L’Association Rencontre International Artistique (Aria) redynamise La vallée de Giussani à 900 m en Haute Corse par tourisme culturel

Aria 2022_A Chjachjarata_échanges tout public animé par Gaetan Kondzot
Aria 2022_A Chjachjarata_échanges tout public animé par Gaetan Kondzot

I –La vallée de Giussani en hautes Corse

Situé à seulement 15 km à vol d’oiseau du port Ile-Rousse, la vallée Giussani est longtemps coupés du reste du monde, à cause de sa situation géographique. Cette haute vallée de près de 95 km² qui s’étend sur les premiers contreforts de la chaîne centrale de la Corse, est au cœur du Parc naturel régional de Corse l’Aria se situe à l’extrême sud-est de la Balagne, à 900m d’altitude, dominé par la masse régulière du Monte Padro (2 393 m). Cette vallée de près de 95 km² est creusée par la vallée de la Tartagine allant du Monte-Padru au San-Parteu (1680m).

Le 15 km à vol d’oiseau qui sépare le Giussani avec le port Ile-Rousse, se fait une heure en voiture, en passant par des routes de montagne. Parmi les itinéraires possibles, celui qui passe par le col en dessus du village Pioggiola est le plus court, avec une vue saisissante et des petits chemins zigzag sur le flanc.   

La vallée Giussani compte les quatre villages du Ghjunsani -Mausoleo, Olmi-Cappella, Pioggiola et Vallica, et seulement environ 300 habitants permanent. La vallée a gardé toute son authenticité et un côté sauvage et naturel.

Dans ce décor naturel grandiose de la vallée, la trace humaine la plus visible est L’Établissement Battaglini perché au-dessus de vallée dans le village d’Olmi-Cappella. Sa construction a débuté en 1898 grâce aux dons de Noël Battaglini, un riche mécène originaire du canton et résidant en Égypte, qui rêvait d’offrir une école pour les gamins de son village. Le nombre des élèves à Battaglini accroît, accroît encore, avant de prendre le tournant de décroître.

La Grande Guerre a été le signal d’un exode inéluctable de l’intérieur de l’île, amplifié par la Seconde Guerre mondiale. Ces villages à 900m d’altitude en Hautes Corse sont menacés de dépopulation.

II – l’idée de projet culturel comme ressort du territoire

Un petit-enfant de cette vallée, Robin Renucci, a vu et suivi ces changements durant des décennies.  Robin est le nom de son père gendarme, et Renucci le nom de jeune fille de sa mère couturière originaire de village Olmi-Capella.

Dans les années 1960s, il passait des vacances d’été ici ; dans les 1990s, il revenait encore ici quand Robin Renucci, son nom de scène, était en train de devenir le nom de vedette de l’écran. Il n’a pas poursuivi cette voie de vedette, son rêve est de faire quelque chose pour cette vallée, sa terre natale.

Sa famille ne lui destine pas pour le milieu artistique parisien, c’est grâce à l’éducation républicaine. Il voulait reprendre le flambeau d’éducation populaire, transmettre son savoir-faire par la formation et l’éducation par la création théâtrale, par un pôle théâtral de formation initiale et continue, à l’intention de professionnels et d’amateurs ici en vallée Giussani.

Le centenaire du début de la construction de Battaglini, en 1998, a fondé l’Aria (Association des Rencontres Internationales Artistiques) . Robin Renucci qui n’est pas seul dans cette entreprise, le maire d’Olmi-Capella Frédéric Mariani, est associé dès le début et voit ce projet culturel comme levier d’un schéma de développement.  

Il n’y avait pas de place pour accueillir des stagiaires et résidents artistiques : la seule bâtisse suffisamment grande pour accueillir est Battaglini qui était en ruine. Logement chez habitant n’est pas pratique car les quatre villages du Ghjunsani -Mausoleo, Olmi-Cappella, Pioggiola et Vallica sont dispersés avec au moins 10 minutes de voiture entre les entre et les autres, et comptent ensemble vers 300 habitants.

III – l’Aria soutenu par la gouvernance

Pour débloquer l’avenir de l’Aria, il fallait investir.  En plus de la conviction des élus locaux pour la vision de tirer le développement territorial par ce projet culturel Aria, les prise de décisions d’investissement publique s’appuient sur des études.

Depuis 1999, l’égide d’un premier comité de pilotage, présidé par le maire d’Olmi-Cappella, des diverses études du territoire ont été menées et démontrent que l’isolement géographique est certes un handicapé, mais il pourrait être un atout en matière de résidence de formation et de création. « Le projet artistique est leader du projet global de développement. Il induit un projet touristique fondé sur l’intérêt culturel pour aboutir à un véritable projet d’aménagement du territoire au profit du Giussani ».

En 2001, la commune des quatre municipalités, du département de la Haute-Corse a créé un outil juridique, le Syndicat Mixte du Ghjunsani, avec pour vocation unique de permettre à l’Association l’Aria de développer ses activités :  recueillir des fonds, réhabiliter le bâtiment Battaglini, et construire un nouveau théâtre.

En 2002, Syndicat Mixte du Giussani confie Villa Battesti Architectes et Associés comme Maître d’œuvre le projet « A stazzona » à Pioggiola,  Un lieu d’accueil d’activités diversifiées centrées autour du théâtre avec 1 711 m2 SHON (surface hors œuvre nette) Surface, et un coût de 2 766 000 €.

A Stazzona est inaugurée en 2010. Ses dimensions et ses équipements correspondent aux critères de la profession : grande salle de 420m2 avec une jauge de 300 personnes, deux petites salles de travail, locaux techniques et loges… Son matériau en cube de bois construit en pin laricio s’intègre parfaitement dans l’environ, apparaît dans le territoire dans un silence métaphysique : la renaissance et le repeuplement du Ghjunsani comme exemple du regain d’attractivité d’une ruralité heureuse pour la Corse.

Aujourd’hui, A Stazzona accueilli tous les ans 7300 spectateurs pour les restitutions publiques ou représentations l’Aria, dont 4400 spectateurs dans seulement une semaine début août pour les représentations des Rencontres internationales de théâtre en Corse.

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